Le vide.
Le vide encore, elle dirait bien le vide toujours, mais ce serait faux. En effet, ce néant intérieur lui a laissé un répit de quelques mois. Disons même une bonne année. Et voilà qu’il resurgit, au détour d’une soirée solitaire. Elle n’est décidément pas faite pour être seule.
C’est bête, parce qu’elle s’est toujours targuée, sans ostentation aucune, d’avoir une facilité certaine à décrire les sentiments, les impressions, les ressentis. Les siens particulièrement. Par écrit, elle entend. Chercher, réfléchir aux mots exacts qui pourront représenter une émotion forte.
Et là, rien. Juste, le vide. Un vide intérieur qui lui donne l’impression d’emporter en lui toute sa force, tout son courage, toute sa joie. Qui apparaît sans préambule, et se comble sans que qu’elle ne voie rien venir. C’est fou, parce qu’elle ne parvient jamais à mettre les mots sur ce sentiment qui la suit depuis des années, par intermittence. Elle attend que ça passe, c’est tout.
Mais cette fois-ci, non, ça l’énerve. Elle s’énerve. Pas la simple action de se mettre en rogne sur quelqu’un ou quelque chose, non. Là, c’est elle-même qui se rend en colère. Pourquoi, esprit, lui fais-tu ça? Après l’avoir laissée tranquille pendant tout ce temps? Les éléments extérieurs n’en sont pas la cause, elle est heureuse. Elle n’a pas eu la moindre angoisse depuis longtemps. Quel est le problème?
Peut-être est-ce juste le Spleen. Peut-être devrait-elle s’enlever la rate. Peut-être est-elle simplement une femme faible et trop sensible... Peut-être, peut-être. Toujours des peut-êtres, jamais des certitudes. Elle n’est jamais sûre de rien, et encore moins d’elle-même. Sans doute est-ce ça, son principal problème. Ce vide, c’est peut-être son foutu manque de confiance en elle. Ce manque qui la fait sans cesse vaciller face au monde. Cette confiance qu’elle envie chez chaque personne qu’elle croise.
Là, elle vient de mettre le doigt sur quelque chose, et le retire bien vite.
Conclure, elle déteste conclure. Boucler la boucle, fermer la porte, éteindre la lumière. Pour elle, rien n’est jamais fini.
Ce blog est décidément devenu un beau fourre-tout.