Alexis Tolstoï
Bonjour!
Mes tiffs.
Je n'irais pas jusqu'à dire que j'ai toujours eu une relation conflictuelle avec ma tignasse, non. Petite, j'ai longtemps eu les cheveux longs, très longs. Avec la belle frange pas droite qui va avec. Jusqu'à mes treize ans à peu près.
Ensuite, s'en est suivi des années de coupes dégradées en tout genres, sans jamais couper plus haut que les épaules. Un balayage vite oublié, Une mini-vague catastrophique.
Et puis, depuis mes dix-huit ans, c'est le yo-yo capillaire. Une coupe courte qui me plait, mais je pleure mes cheveux longs. Je les laisse repousser pendant presque deux ans, la longueur dont je rêvais, mais évidemment ils étaient dans un état lamentable, tout abîmés, s’emmêlaient tout le temps, j'en avais déjà marre. Et me prend l'idée, un jour de blocus (ne jamais me laisser avec une paire de ciseaux en cette période critique) de couper. Comme ça, moi-même, presque une trentaine de centimètres...
Quelques mois plus tard, me voilà chez le coiffeur pour me faire un carré un peu en dessous du menton. Je me dis qu'avec mes frisottis, mes cheveux "partout", je pourrais bien en profiter pour leur donner un volume de barbare et pouvoir être avantagée par cette nature de cheveux qui ne se mettent pas en temps normal. Et bien non, ça n'a pas été. Mes cheveux sont épais, j'en ai beaucoup, mais y a pas un pet de mouvement à accentuer avec des mousses ou autre. Ça ne prend pas. Donc j'ai fait mon carré pour rien.
Et là, ils repoussent tout doucement. Mais y a plus rien dedans. Et j'en peux plus, la pulsion des ciseaux et de la coupe courte, vraiment courte, se fait de plus en plus forte. Je me dis que si je saute le pas, j'aurai pas le choix, faudra que je fasse avec, et ce sera sans doute définitif. J'aurai plus la patience d'attendre pour les avoir à nouveau long. Et en plus, de toute façon, lorsqu'ils ont de la longueur, je n'en fais rien. Je ne les attache pas, je ne fais pas de jolies tresses, ils pendent juste lamentablement, je ne suis pas faite pour entretenir mes cheveux...
Je ne fais pas partie de ces filles qui se contentent d'une même coiffure toute leur vie. Je sors à peine du coiffeur que je pense déjà à ce que je leur ferai subir la prochaine fois. J'ai toujours besoin de changements. Je les ai courts, je pleure sur chaque crinière qui passe, je les ai longs, je bave sur chaque coupe garçonne. Je ne suis jamais totalement satisfaite de ma tête. Et je me dis, si je les coupe enfin bien court, peut-être que je me sentirai enfin à l'aise avec moi-même.
Je n'ai pas peur du coté "féminité perdue", parce je ne suis pas de celles qui pensent que féminité est synonyme de cheveux longs. Je pourrais très bien me sentir plus femme comme ça. Mais j'ai peur du risque de flop. De ratage complet du coiffeur, ou carrément que ça ne m'aille pas. Alors c'est le débat intérieur depuis un petit temps. Et il faudra que j'y passe dans pas trop longtemps, parce que en ce moment c'est la catastrophe capillaire.
Et puis je me dis que ça marquerait enfin le passage de l'adolescence à l'âge adulte (à 22 ans, il est temps).
Je sauterai le pas, un jour ou l'autre. Enfin, je dis ça, jusqu'à la prochaine chevelure de sirène qui passera.