Aujourd'hui, à l'approche de mes vingt-trois ans, j'ai décidé de faire le point.
Je vais vous partager un texte que j'avais écrit, il y a longtemps:
Je vais vous partager un texte que j'avais écrit, il y a longtemps:
"Un jour, je ressemblerai peut-être plus à une femme qu'à une petite fille. J'apprendrai à me projeter dans l'avenir, et ne plus me contenter du présent. Je saurai concrètement ce que je deviendrai plus tard, et apprendrai à me fixer des buts,des objectifs à atteindre. Et surtout, je pourrai enfin m'y tenir.
Un jour, j'apprendrai à assumer pleinement les erreurs commises, accueillerai les défaites la tête haute, et non plus avec les larmes d'une enfant. Je saurai me relever après chaque déception,avec le sourire, et ne prendrai plus les départs pour des abandons.
Un jour, je saurai ne plus faire rimer amour et dépendance. Je me contenterai de moi même pour évoluer, et ne m'accrocherai plus autant aux personnes faisant partie de ma vie, de peur qu'ils ne me laissent. Je saurai que tenir la main de quelqu'un ne veut pas dire enchaîner une âme, comme disait Shakespeare. Je comprendrai que tout le monde peut sortir de ma vie un jour ou l'autre, et cela ne m'abattra plus autant.
Un jour peut-être, j'aurai enfin l'impression d'être une personne complète, entière, et digne d'être considérée comme telle. J'attraperai enfin cette foutue confiance en moi qui me fait défaut, et que j'envie chez chaque personne que je croise.
Un jour viendra où je ne préférerai plus la solitude à la présence du monde entier.Je ne me sentirai plus seule entourée de tout ces gens. Je sortirai peut-être enfin de cette coquille qui m'entrave depuis dix-neuf ans. Je regarderai enfin les gens dans les yeux, en pouvant soutenir leur regard sans baisser le mien.
Mais c'est pas demain la veille.
Un jour, il sera temps de grandir."
Ce texte a quatre ans. Tu la sens hein, la fille mal dans sa peau, mal dans sa vie, qui a des difficultés à vivre avec les autres, et avec elle-même? La jeune femme qui ne veut pas quitter l'adolescence, disons même l'enfance pour certains points, et qui panique à l'idée d'entrer dans l'âge adulte.
Aujourd'hui, quatre ans plus tard, j'ai décidé de comparer cette Jo de dix-neuf ans, avec celle que je suis devenue, à l'approche de mes vingt-trois ans.
Je n'ai plus peur de l'avenir. Enfin si, un peu, évidemment, comme tout le monde, mais ce n'est plus l'angoisse qui me compressait la cage thoracique. Le futur ne me semble plus si loin. Et j'en suis presque à me réjouir d'être en phase de chercher un travail, de le trouver, et d'enfin commencer ma vie. Avec lui.
Avec le temps, j'ai tout doucement appris à relativiser. A ne plus me sentir aussi blessée par le rejet, par l'oubli, par l'abandon. C'est difficile, le travail sur moi-même n'est pas terminé, et en même temps, je ne veux pas devenir complètement insensible aux gens, aux êtres qui m'entourent, mais j'ai appris à ce que ma douleur ne prenne plus des proportions monstrueuses, me parasitant l'esprit.
Au niveau de la confiance en moi, ce n'est pas encore ça. Mais petit à petit, j'attrape un meilleur état d'esprit. J'ai des élans d'estime pour moi. Des moments où je me dis que je suis forte, que je ne suis pas si mal dans ma peau. Ou je me fiche de ce que les autres peuvent penser de moi. Et puis je sombre à nouveau dans les doutes, dans les peurs. Mais il y a un mieux, je le sens.
J'ai toujours cette barrière entre moi et les gens. Cette distance qui, par exemple, me met mal à l'aise lorsqu'une amie me fait part de son affection, et me dit que je suis devenue une personne chère. Moi aussi, évidemment, je ressens tout ça. Mais je suis incapable de répondre correctement, sans piquer un fard, et bafouiller lorsqu'on en vient à ce genre de discussion sur les sentiments.
J'ai bien peur que ça ne change jamais. L'exception, c'est l'amoureux, va savoir pourquoi.
Alors voilà, Jo de 19 ans. J'espère que t'es fière de moi. Il est venu le temps de grandir. Et je pense être prête à ça, à présent. Je ne me sens pas encore tout à fait adulte, mais on s'en rapproche.